10 septembre 2006

Lettre Ouverte aux Experts Médico-Judiciaires et aux JAF

Ce sont toujours les enfants qui payent, innocents de toutes les guerres.

Si aujourd'hui les médecins ne rendent plus malades leurs patients, voici comment la Justice prend la Psychiatrie pour un cache-misère, et comment à son tour la psychiatrie peut servir à des fins de détournement de procédure, et aussi parfois comment la mauvaise foi des uns le dispute à l'incompétence des autres.

À vous, Messieurs et Mesdames les Psychiatres Experts Médico-Judiciaires, qui avez le pouvoir de renverser le droit et même le bon droit en abreuvant la Justice de termes qu'elle ne maîtrise pas, et à vous, Messieurs et Mesdames les
Juges aux Affaires Familiales.

Le 6 janvier 2003, un médecin psychiatre de Tours, le Dr J… a remis à un Juge aux Affaires Familiales une expertise médico-psychologique, pratiquée le même jour (!) sur ma fille de deux ans, sa maman et moi-même : 12 pages de jargon, en forme d'acharnement sur le père et, au bout, une ordonnance de jugement condamnant une petite fille à ne plus voir son père que «
dans l'agglomération de Tours les dimanche 1,3 et 5 de 10 h à 18 h.» Huit heures de clochardisation, le dimanche…

En tant qu’expert judiciaire, le Dr J… est aussi Docteur en Droit, il n’est donc pas sans savoir que, malgré les avancées législatives récentes telle la Loi du 4 mars 2002, la pratique actuelle consiste à écarter le papa, voire l’exclure totalement, alors qu’il est souvent poussé à bout, souvent en demande de réparation du lien affectif brisé avec son enfant, et à confier à tout prix l’enfant à la mère prétextant la «stabilité» du petit. Mais, à l’instar du Dr Maurice Berger, dans son essai contre la garde alternée (la loi de 2002), on se fiche éperdument de savoir s'il est «stable» et bon pour l'enfant qu'il dorme chez deux nourrices, puis une étudiante, etc. pourvu qu'il ne dorme pas chez son père ! et si, forcément confié à des tiers ou des inconnus, il arrive un jour malheur à l'enfant, et bien le juge dira «
c'est pas moi, c'est l'expert qui m'a fait placer l'enfant chez la mère !».

Au nom du même principe de «couverture» sous lequel les médecins prescrivent des antibiotiques pour un simple rhume,
les J.A.F français prescrivent des expertises médico-psychologiques pour se laver les mains d'une décision qu'ils savent d'avance injuste et arbitraire, surtout s'il faut trancher et, disons-le, surtout quand la situation exige que l'enfant soit de nouveau en résidence chez le père, ou en alternance. On voit, dans tous les cas où il y a désaccord des parents autour d'un jeune enfant, qu'il faut pour le J.A.F trouver toutes les justifications possibles et continuer de confier l'enfant à la mère, même s'il est avéré, comme la mère de ma fille, que celle-ci travaille à l'étranger et ne rentre que quelques jours par mois ! Et la justification, c'est vous, Experts-Psy, qui la fournissez.

Le quotidien de l'enfant, personne n'en parle. On se contente d'écrire «l'enfant», on en parle comme d'un être abstrait, dépourvu de toute chair, mais que l'ordonnance va viser en plein cœur… L'enfant est souvent trop petit pour avoir voix au chapitre, et c'est dommage. Puisque la maman a voulu partir avec lui, il sera séparé de son père et de ses grands-parents (les grands oubliés de la justice).

Au fait, la France avant la loi de 2002, n'avait-elle pas ratifié une certaine Convention des Droits de l'Enfant ?

Le document d'expertise, ensuite transmis au J.A.F, est aussi transmis aux avocats des parties et, là, passe de main en main ; alors qu'un tel document devrait être confidentiel ! Avec en main la caution de la médecine, n’importe qui peut faire lire cette expertise autour de lui ; et dans l'esprit des gens tout va très vite, car ce qu'un magistrat est peu à même de déchiffrer, un quidam l'est encore moins.

M. Boris Cyrulnik, homme avisé, qui a lu la copie du Dr J…, me dit dans une lettre qu'il trouve les expertises «
souvent hasardeuses et de plus, les juges les interprètent». Je le crois aisément. Le Dr J… lui, en espérant qu'il soit suffisamment clerc pour savoir qu'il est nocif à un enfant de dégrader l'image d'un père par des conditions de visite très restrictives, aurait-il rendu la moitié de sa copie s'il avait su comment elle allait être interprétée par le Juge ? Mais peut-être y a-t-il juge et juge, comme il y a médecin et médecin…

Un psychanalyste de Rouen, Jean-Luc Viaux, disait récemment qu'il avait lu des expertises qui disaient ceci : «…
l'enfant a une peur de l'image paternelle…» ce qui à six ans est normal selon un principe freudien. Mais le J.A.F, lui, loin des notions de psychiatrie pures et dures, interprète cela comme une vraie peur de l'enfant pour son père, et s'appuyant aveuglément sur ladite expertise, rend une ordonnance de jugement catastrophique...

Extraits : à lire l’expertise du Dr J… je m'exprimerais «
dans un langage flou, hyperbolique, qui aboutit aisément à la manipulation des tiers», je prendrais «des poses», je ferais «des grimaces» (intéressant !) et, pour finir, je ne serais qu’un « personnage paternel » qui s’oppose à une « image identificatoire maternelle ». Bref, à faire des gimaces je serais bon à enfermer, puis selon le même principe, le juge interprétera à sa manière des termes techniques psychiatriques.

Puis, à y regarder de plus près, il est même amusant de noter qu'en aucune ligne, en aucun mot, le psychiâtre n'a décelé dans ma personnalité une qualité. Non : pas un seul trait de caractère valorisé, moi qui ai élevé ma fille partiellement seul de sa naissance à ses 27 mois ! Sur 12 pages, après avoir lu et relu son document, on voit le Dr J… s’appliquer à me critiquer et encenser la mère, ce qui n'apparaît pas digne d'objectivité, ni très digne de sa fonction auprès de la Justice. D’ailleurs, toujours selon lui, la mère présente «
des capacités d’analyse bien supérieures à celle du père », donc on ne voit pas comment la demande du papa serait recevable... À l'audience, le Juge avait pourtant mis en garde la maman : « Si l'expertise que vous demandez ne vous donne pas raison, je vous préviens, ça va être très grave pour vous Madame ! ». On comprend peut-être mieux pourquoi l’expertise a tout fait pour lui donner raison…

Mais ce n'est pas de ma souffrance personnelle dont je veux parler ici, celle-ci intéresse peu.
Cependant, il faut se l'imaginer, les sentences d'un expert judiciaire agissent comme un couperet, tous ceux qui l'ont vécu le savent :
elles ont un caractère médical et donc définitif, irréversible. Bien pire, la lecture d'un tel document est vécue par le parent qui détient l'enfant comme une révélation sur l'Autre : « si le médecin le dit, c'est que c'est vrai…». Et si, malheureusement, le parent résident, détenant, ou quelquefois aliénant, trouve dans cette expertise des motifs supplémentaires de justifier sa conduite aliénante ou exclusive, là, c'est la catastrophe : la médiation familiale échoue en cours de route, l'expertise bloque le parent détenant l'enfant dans ses capacités à progresser sur un terrain de paix.

Le procédé utilisé en ma défaveur par le médecin tourangeau est simple : il lui a suffi de brandir en épouvantail les termes du profil psychologique du père (le plus courant au demeurant) en les surlignant et en les développant, et à rester au contraire très évasif sur la définition de la névrose maternelle. Du même coup, l'autre parent, lavée, blanchie, peut continuer à maintenir une attitude de fermeture et d'exclusion, continuer impunément à priver l'enfant de l'autre famille qui l'attend, au prétexte que l'autre famille aurait une
«névrose».

Le galvaudage des termes médicaux dans le langage populaire fait son effet là aussi, alors qu'au fond, ce n’est que la mission de l’expert de définir chacun des registres névrotiques des deux parents. Ce qui ne signifie nullement que les parents sont des malades, et qu'il faille pour cela les exclure de l'éducation de leurs enfants.
Sinon dans quel monde vivrait-on ? Malheureusement, c'est pourtant le cas de dizaines de milliers de pères et d'enfants en France, passés à la moulinette de l'expertise, et quelquefois sans contre-expertise accordée !


Le plus fort, c'est qu'au hasard d'un tel protocole s'ajoute l'arbitraire du Juge aux Affaires Familiales, qui peut bien écrire ce qu'il veut, comme ça a été le cas dans mon affaire ; autre exemple :

  • «l'attachement mutuel de ce père et de cette enfant n'est pas incompatible avec l'exercice d'un droit de visite, mais cependant, il ne faut point s'arrêter à des considérations affectives.»

Vous lisez bien : il est de certains juges qui pensent que le Droit, peut-être, est supérieur aux liens affectifs d'un enfant avec son parent… bravo !


Mieux, le même magistrat, le très en verve JAF du Tribunal de Tours, est allé encore plus loin que l'expert, jusqu'à s’appuyer sur une notion de psychologie inventée pour l’occasion (!) et au nom de laquelle il a ordonné un droit de visite limité à quelques heures par mois ; lisons l'ordonnance:

  • «Si le jeune âge de l'enfant l'a mis à l'abri d'un comportement excessif du père comme décrit par l'expert, il existe un risque non-négligeable de manipulation psychologique inconsciente».

Manipulation psychologique inconsciente… s'ajoute aux perles des annales de la justice.

D’abord, on y apprend que plus un enfant est jeune, plus il est «
mis à l’abri» de ce qui l’entoure. Puis, on met en balance deux ordres de choses : d’un côté, de soi-disant risques liés à l’inconscient présumé du père, et de l’autre, une situation au quotidien réellement instable pour l’enfant, due aux absences répétées de sa mère.

Ce jugement résolvait en fait la difficulté suivante : «Comment confier la résidence principale d’un enfant à une mère absente ?» - «En invoquant des risques de manipulation psychologique inconsciente.» Pardi, la belle affaire !…

Voici donc un bel exemple de détournement de la psychiatrie par un juge, plus psychiatre que le médecin lui-même.

Notez que si l’on suivait ce jugement, il faudrait bien, pour des raisons tenant à leur inconscient, que la moitié de nos gouvernants soit jetée en prison, et l’autre moitié internée.

Plus tard, devant la Cour d'Appel d'Orléans, c'est cette fois-ci l'avocat de la maman, le très engagé Maître G…, qui détourne encore l'expertise en arguant :
«
Le fait même que cet homme fasse Appel démontre que l'expert avait raison… il faut protéger l'enfant». Pour certains avocats, le simple fait d'avoir été soumis à une expertise vous décrédibilise dans votre droit à faire Appel ! Qu'on se le dise…


L'examen du Dr J… n'a pas moins relevé de l'art divinatoire que de la psychiâtrie :
rendre un texte aussi épais sur trois personnes, père, mère et fille, au terme de 45 minutes de consultation relève plus de l'art du cirque que de l'art médical.
Les artistes de cirque, eux, au moins, risquent gros… Là, sur la scène protégée de la comédie judiciaire, l’inattaquable expert rend un avis médical illisible, et le juge rend une décision orientée. Décision dont personne ne saisit les tenants et les aboutissants humains,
puisque des parents, quels que soient leurs défauts, pour ne pas dire leur «névrose», restent des parents grâce auxquels l'enfant peut se construire. Si laffaire s’enlise, c'est-à-dire en fait si le papa maintient sa demande de résidence principale, juges et avocats de concert se tordront dans tous les sens pour faire dire à l'expertise ce qu'elle ne dit pas. L’avocat du papa aura beau déployer des trésors d’analyse et de bon sens, le tour est joué.

En janvier 2004, puis en janvier 2006 malgré une quatrième demande de contre-expertise psychologique, malgré le fait que je mène une vie on ne peut plus équilibrée, que je travaille, que je me suis marié et que nous attendions mon épouse et moi-même l'enfant qui est parmi nous aujourd'hui (petite soeur de la première), la Cour d'Appel d'Orléans n'a pas pas jugé utile ni prudent de consulter un autre témoin médico-judiciaire. Mieux, elle n'a fait que confirmer l'expertise obsolète, arguant d'autorité par une pirouette, écrivant noir-sur-blanc la présence chez le père d'une certaine "quérulence", asseyant ainsi sa décision de résidence définitive chez la mère. Comment comprendre un tel refus obstiné ? Aurait-il fallu que les juges reconnaissent le conflit d’intérêts collégial* qu’il y avait entre l'expert et la partie adverse 3 ans plus tôt, et qu'il ne faut en aucun cas laisser apparaître, au risque pour la Cour de devoir se défaire d'un précieux expert ? ...

Tabou judiciaire absolu, magnifique blanc-seing délivré à l'abus d'expertise psychologique :
on ne réforme pas l'avis d'un expert, car ils ne sont pas légion en province. On a moins de scrupules à restreindre un enfant dans son droit à voir son père. L'enfant ne verra donc que très peu son père et pas plus souvent les membres de sa nouvelle fratrie : on n'en sort jamais ...

Cette façon de procéder amène malgré lui l’Expert à mâcher le travail du Juge et a dire la loi. C'est l'expert qui alimente la défense adverse en arguments dévalorisants et ce, 5 ans après la période d'une séparation.

Vous l’aurez compris, cette vilaine procédure, ballottée entre un expert psychiâtre partial et un juge hasardeux, compliquée par un avocat mercantile (dont vous pourrez admirer la prose ci-après), servie par une Cour d’Appel consensuelle et protectrice du fonctionnement de ses tribunaux, fut de mauvais goût pour ma fille et moi-même, pour nos deux familles, et en définitive un peu trop lourde pour l'enfant que l’expert avait trouvé tellement équilibrée.

Eh bien, sachez-le cher Dr J… c'est justement ce bel équilibre, acquis au long des 27 mois où j'ai élevé ma fille, qui a été rompu au cours des 48 mois de procédure. Par l'exploitation infinie de vos arguments d'expertise, la défense adverse, qui s'était régalée à vous lire, n'a rien fait pour pacifier le débat : des arguments psychologiques, quand on n’a rien d’autre à dire, c’est pain bénit pour un défenseur malhonnête.


Je suis effrayé de voir la violence qui est contenue dans l'exercice de l’expertise psychologique. Et surtout il faut faire ce triste constat, récurrent : dès lors que la psychiatrie entre en jeu rien ne va plus, et dès lors chacun se trouve suspect d'avoir une soi-disant
«névrose», pierre angulaire de tout jugement, familial et judiciaire.

On est bien là dans un domaine particulier : les effets secondaires (iatrogènes et judiciogènes).

Les serpents se mordent la queue : c'est la Justice et la Médecine qui, alliées comme larrons en foire, loin de leur mission première, provoquent plus de conflits encore et plus d'injustice, plus de troubles et plus de colère. Et c'est celui qui a fait appel à la justice, qui comme moi se retrouve paradoxalement seul, acculé à se justifier en permanence et à devoir payer plusieurs fois, jusque dans les liens de sa chair, alors qu'il ne demande finalement que l'équilibre d'une décision prise dans l'intérêt de l'enfant.

Beaucoup d’entre nous déplorent aussi le recours aux «Points-Rencontres» qui, à l'origine, ne concernaient que des cas problématiques de parent à leur enfant, et non pas le tout-venant aimant et attentionné à son bambin. Certains, timidement, osent dénoncer le recours si facile à l'expertise médico-psychologique.
Que ces recours soient de rigueur dans certaines affaires pénales, souvent lourdes, je veux bien. Mais en affaires familiales, éloigner un enfant de ses parents lorsqu'il n'y a chez eux ni antécédents psychiatriques, ni violence, là il faut m'expliquer.

J'aimerais vraiment que d'autres familles, déjà ébranlées par leur séparation, puissent vivre leur co-parentalité sans avoir à porter cette chape de plomb qu’est l’expertise psy. Un tel protocole ne vaut pas une médiation familiale : plus approfondie, elle prend le temps de ne pas se faire piéger par les jeux de masque d'un parent de mauvaise foi.

Sur ce sujet, nous avons en France vingt ans de retard sur la Hollande, et les Pays Scandinaves, alors que nous prétendons être le pays des Droits de l'Homme.

Cela n'est-il pas justement le Droit le plus fondamental que l'on bafoue ici, au terme d'examens vaguement psychologiques, entretiens de 40 minutes et réponses à deux ou trois questions ?La disproportion est criante. Y-a-t-il un Droit plus fondamental de l'Homme à pouvoir élever son enfant, et à pouvoir être éduqué par son père, sans être sous la coupe d'un jugement qui en empêche ? Depuis quand un père, qui élève son enfant à la maison, comme c'est de plus en plus le cas aujourd'hui, se voit retirer son enfant et tenu éloigné par un juge parce qu’il aurait un profil psychologique dit «au narcissisme défaillant» ou encore un profil «fragile…» ou encore pour être un père qui «prend des poses» ? Mais dans quel monde on vit ? Et encore, un expert quel qu'il soit, ne se trompe-t-il jamais ? Car soyons clairs : quand on doit être père de 10 h 00 à 18 h 00 sonnantes, et ne plus l'être à 18 h 01 jusqu'au second dimanche du mois, on n'est plus rien. On n'est plus un père. Alors, on devient quoi pour l'enfant ? un ex-père? Un modèle fragile…

Autre question : Est-ce que nos enfants grandissent avec de la Psycho et du Droit ? Non.
Avec de l'amour et de l'éducation à l'autonomie, jusqu'à preuve du contraire.
Alors Messieurs les Experts, arrêtez de vous présenter comme des démiurges : vous n'en êtes pas. En revanche, vous possédez un singulier pouvoir : un «savoir-pouvoir». Et c’est là le hic.

Avec ma petite voix de simple citoyen, je dis haut et fort que
les protocoles médico-psychologiques en affaires familiales sont sournoisement totalitaires, parce que la Justice se cache derrière le jargon de la Médecine, la présente comme un savoir absolu, supérieur à tout, supérieur aux droits de l’Homme s’il le faut. C'est de la défausse.

On en revient à coudre sur un être humain une étoile, qui ne serait ni sa religion, ni son origine, mais l
a structure de son inconscient, et partant, on lui soustrait son enfant.

Et ce n’est pas fini, car la société tout entière se tourne vers la médecine, depuis la naissance jusqu’à la mort, en passant par l’orientation scolaire, englobant tout à la fois la médecine qui guérit, et comme c’est le cas ici, la médecine judiciaire, qui ne devrait rester qu’un témoin et ne jamais devenir une autorité suprême qui guide la main des juges. Cette toute puissance médicale altère de ce fait le libre-arbitre de chacun, et prive les juges de leur fameuse «
liberté à juger».

Alors selon vous, chers Docteurs en Droit et en Médecine, que pensera ma fille de la société qui l’a privée de son papa lorsqu’elle était petite ? Qu’elle est juste ?… Si alors, plus tard elle se révolte, un Psychologue ou bien un Juge des Enfants sauront le lui rappeler peut-être.


Cette lettre ouverte ne propose ni de mettre à l’index les Experts ou les J.A.F, (beaucoup d’entre eux sont honnêtes et compétents), ni de résoudre les questions liées à l’hyper médicalisation et à la judiciarisation grandissante des affaires de la société, mais elle veut avoir vertu à poser ces questions graves. Ces questions concernent l’avenir d’une Jeunesse de plus en plus délinquante, trop souvent arrachée à ses repères, et trop souvent éloignée de l’autorité de leur père.

Benoît R.
Citoyen libre.


* le grand-père maternel de l'enfant est chef de service de pharmaco-psychiatrie, et ancien collègue du
Dr J. au C.H.U de Tours. Son nom n'apparaît dans aucune pièce du dossier.

** tout ce qui est avancé est vérifiable en partie par tous les documents en ma possession ainsi que par ce document exceptionnel que je mets en ligne : la retranscription des deux plaidoiries d'avocats devant la Cour d'appel d'Orléans le 27 janvier 2006, ci-dessous.


13 septembre 2005

Retranscription d'une plaidoirie dans une affaire civile sur la résidence principale

Cour d'appel d'Orléans. 31 janvier 2006, 10 h 50.


Le Président de la Cour : "Maître Fouquet-Hatevilain, puisque vous représentez l'appelant,
c'est donc à vous d'ouvrir les débats".

Maître Fouquet-Hatevilain Avocat du père : "Messieurs et Mesdames les Conseillers je suis ici pour vous présenter le dossier de Monsieur R qui demande que l'ordonnance rendue à Tours le 23 décembre 2004 par M. le Juge aux Affaires Familiales. Monsieur R demandait la résidence de l'enfant.

Ce dossier vous allez le voir est donc l'enjeu de la présence de l'enfant Justine (1) qui a 6 ans. Alors, les parents ont vécu ensemble, ont eu cette enfant le -- mars 2000, et se séparent en avril 2002, et les difficultés commencent. Pourquoi, parce que Monsieur R est artiste sédentaire à la télévision à Paris et Melle B est artiste lyrique de renommée internationale et voyage à travers le monde. Voilà le problème de ce dossier. C'est le fond du problème.

Alors, on va essayer d'attirer votre attention sur d'autres prétendues difficultés qui n'existent pas, mais le problème c'est tout simplement celui-ci : à savoir que la mère fait partie de productions itinérantes, d'ensembles avec lesquels elle part en tournée lyrique notamment avec un ensemble en Belgique, un autre à Lyon, et qu'elle se déplacenotamment souvent en Amérique du sud pour sa profession, dans un métier où elle réussit parfaitement. Le problème restant tout simplement la présence de la mère auprès de cette enfant qui aura 6 ans le 27 mars prochain.

Nous avons conclu sur de nombreux points dans ce dossier, mais je me permettrais d'insister sur un certains nombre de points. Le point, c'est qu'il y a une enquête sociale qui a été faite en 2003-2004 et on va tenter à partir de cette enquête de dire que Monsieur R n'est pas capable de s'occuper de son enfant, et le Dr Jonas qui a déposé en janvier 2003 un rapport, va laisser à l'époque une phrase qui dit que Monsieur R était "fragile". À partir de ces mots on va arguer encore maintenant en 2006 que Monsieur R ne peut pas s'occuper de son enfant. Je pense que s'appuyer continuellement sur l'enquête sociale et le Dr Jonas qui ont vu très rapidement Monsieur R, que ces documents sont dépassés aujourd'hui, car ces documents arrivent en 2003, c'est tout de suite après la séparation qui a eu lieu en avril 2002. Il y a une crise, une crise parce que au départ Melle B, qui déjà travaille beaucoup, et laisse beaucoup Monsieur R s'occuper de son enfant, et c'est normal, et après la séparation en avril 2002, Monsieur R qui avait dû interrompre sa carrière, se voit écarté, alors qu'ils avaient convenu au départ que finalement ils auraient l'enfant quinze jours l'un et ensuite quinze jours l'autre.

Il y a de la part de Melle B, réellement, et vous le verrez aux pièces jointes au dossier, une volonté d'écarter Monsieur R, le père de cette petite fille, avec d'ailleurs tous les moyens possibles ! On assiste à de nombreuses difficultés puisque Monsieur R a un droit de visite et d'hébergement et là on lui fait des problèmes sans cesse, alors qu'il se déplace en venant de Paris pour venir voir son enfant.

Et puis, il se passe un problème qui va provoquer le dépôt de la requête en 2004, à savoir que la petite fille Justine va se plaindre d'attouchements sexuels et notamment sur les dires d'un médecin qui s'appelle le Dr Sc-K, et qui considère d'après déclarations de cette enfant qu'il y a un véritable danger puisqu'elle était atteinte d'une vaginite, et là-dessus mon client va donc saisir le Juge aux Affaires Familiales de Tours pour demander la résidence de l'enfant. On ne va pas lui accorder.

Sur ces problèmes concernant l'enquête sociale et celle du Dr Jonas, je les critique, par ce que ce ne sont pas des enquêtes objectives, on ne va pas traiter Melle B comme on va traiter Monsieur R, et là encore, ça concerne une période qui est dépassée, qui est de 2003, parce que la situation et de Melle B et de Monsieur R a évolué. Vous verrez au contraire que dans ce dossier Monsieur R est parfaitement capable d'élever ses enfants, comme Melle B ! On n'en plus à ce niveau de la procédure à se lancer des arguments d'agressivité en disant que le père ou la mère n'est pas capable d'élever ses enfants ! Vous verrez que le Dialogue Familial a eu connaissance de ces difficultés et que notamment les déclarations de Mme Doléans permettent
d'affirmer sans aucune difficulté que Monsieur R est parfaitement capable, bien sûr, d'élever de son enfant. Il exerce son droit de visite de manière très régulière, on va vous dire tout à l'heure qu'il va l'exercer de manière irrégulière, on ne vous dira surtout pas qu'il a produit tous les billets de train pour apporter la preuve qu'il vient en train à Tours pour chercher et ramener son enfant. Si vous voulez, c'est une petite guerre que l'on mène contre nous, parfois d'ailleurs il y va en automobile mais c'est plus difficile à prouver. Ces déclarations de Melle Doléans sont confirmées par le Dr Alain F--- est qui est praticien au centre médico-psychologique de Marne la Vallée qui a reçu Monsieur R et qui assure que Monsieur R n'est pas fragile, pas instable, et qu'il est parfaitement capable de s'occuper de son enfant.

Alors, le problème est très simple, il faut le trancher : les deux parents sont capables d'élever l'enfant. La difficulté c'est que Melle B, encore une fois artiste lyrique de réputation internationale, est très souvent absente de son domicile pour exercer sa profession.
Alors on a beaucoup de mal à avoir des documents objectifs.

Nous avons fait la sommation par exemple de nous faire communiquer le passeport de Melle B, qui serait la preuve qu'elle va souvent à l'étranger. On nous a communiqué un passeport qui date de Août 2005 ! Alors que ce qui est intéressant c'est précisément les déplacements de 2003 et 2004. On le sait, on a donné le numéro, qu'elle avait un passeport à partir de 2001 : on ne nous le communique pas !

C'est extraordinaire !

On a donné la sommation de procurer ses contrats de travail, on aurait là incontestablement
la preuve de savoir où elle travaille ! Pas besoin de le cacher, elle travaille, bon, dans une compétence tout à fait honorable. On ne nous verse pas bien sûr tous ses contrats de travail.
Donc, on essaie de nous cacher ses nombreux déplacements, et bien sûr pendant ses déplacements elle paie des jeunes filles, étudiantes et autres qui n'ont pas une compétence particulière pour élever des enfants, qui n'en apportent pas la preuve. Et j'attire votre attention sur une déclaration d'une certaine Melle Nelson qui précise que pendant 25 jours elle est toute seule avec l'enfant la mère étant partie au Chili. Voilà le problème ! On ne critique pas particulièrement la compétence et l'intérêt même de Melle B pour l'enfant. Mais le problème est que sa carrière professionnelle la conduit sans cesse à s'en aller. Alors, de ces groupes dont elle fait partie en Belgique et à Lyon, il y a toutes les répétitions. Elle va sans cesse en répétition avant les déplacements qu'elle fait un peu partout ; et donc c'est le problème car pendant ce temps là, la petite fille, et on le voit dans le dossier, elle est très attachée à son père, lorsque son père -et alors son père a intérêt à respecter les horaires de retour car à chaque fois on a une plainte- et donc quand elle revient cette enfant au lieu de
retrouver sa maman, et bien, elle abandonne son père qui s'occupe régulièrement d'elle pour retrouver une jeune fille qui va s'occuper d'elle pendant la semaine sans la présence de sa mère, d'où un certain nombre de difficultés.

C'est la raison pour laquelle nous demandons que la résidence se situe maintenant au
domicile du père.

L'évolution de la situation de Melle B va dans ce sens qu'elle réussit dans sa profession et se déplace de plus en plus à l'étranger. Bien. La situation de Monsieur R a évolué dans le sens de la stabilité. Il est rédacteur-en-chef d'une revue mensuelle, il travaille dans les studios de télévision, et il vit depuis 3 ans avec Melle S--- dont il attend un enfant qui va naître au mois de juin. Ils vivent ensemble et ils vont se marier en mars 2006, j'en apporte la preuve.

Donc, c'est quelqu'un qui a retrouvé un équilibre sans difficulté un équilibre avec une autre femme, puisqu'il avait été abandonné par Melle B. Et donc, ils ont fondé un foyer, ils habitent dans le XI° arr. à Paris, ils ont un domicile très précis. Et le problème c'est que l'enfant va passer en CP en école primaire, et que cet enfant de temps en temps allait avec sa mère à l'étranger va avoir des contraintes de scolarité.

Or, j'apporte la preuve également que l'école où elle irait si elle était chez son père est dans une rue à côté du domicile de son père. Ce serait quand même plus facile que de confier cette enfant -qui reste chez la mère- à une jeune fille qui s'occupera tant bien que mal de cette enfant scolarisée. La preuve maintenant que la mère travaille à l'étranger ce sont ses revenus, car on s'aperçoit que les revenus perçus à l'étranger sont pratiquement 60% de ses revenus. Donc c'est aussi important.

Et on l'a su parce que, comme il y a des compte-rendus de presse, on en produit quelques uns, bien qu'elle essaie de cacher ses départs à l'étranger parfois pour une semaine, deux semaines, on la retrouve dans les compte-rendus de presse, car elle a une notoriété incontestable. Et c'est tant mieux pour elle ! Voilà comment se présente ce dossier qui dans le fond est très simple, et la nouvelle loi de 2004 favorise tout même les résidences dans des lieux de stabilité familiale.

Notamment, je pense que la cour devrait comprendre que mon client a fondé un nouveau foyer, que Justine va avoir une petite soeur, et qu'ils vivent d'une manière parfaitement stable dans ce nouveau foyer, résidence permanente de l'appelant.

Monsieur R a tenu, pour apaiser les choses dans cette affaire, et je pense que la Cour lui donnera la résidence de cette enfant, à ce que Melle B pourra bénéficier d'un très large droit de visite lorsqu'elle sera en France. On ne s'oppose pas à un droit de visite tout à fait adapté pour que l'enfant voie le maximum sa mère. Le week-end pendant les vacances etc., nous l'avons inscrit dans le dossier, parce que l'objectif c'est que cet enfant voie le plus souvent possible son père qui travaille aux horaires de bureau, qui ne s'occupe que d'elle, et sa mère lorsqu'elle est en France. Nous avons pour elle un droit de visite très large.

Nous avons également mis à titre subsidiaire, parce que si la cour n'était pas suffisamment éclairée sur les conditions de la mère, de demander la copie de passeport 2003-2005, les contrats de travail 2004 2005 que nous avons réclamés, et éventuellement sous astreinte, parce que là on aurait très exactement le nombre de voyage de Melle B. Et éventuellement nous avons demandé une expertise médico psychologique ou une enquête sociale ; moi ça ne ma paraît pas tout à fait nécessaire.

Enfin à titre infiniment subsidiaire, Monsieur R s'il n'avait pas la résidence de l'enfant aurait donc un droit d'hébergement comme j'indique à la page 14 de mes conclusions, mais je pense que ce n'est pas d'actualité, c'est subsidiaire, et que de par la situation de fait, des deux activités professionnelles des parents de l'enfant il convient donc d'attribuer la résidence de l'enfant chez Monsieur R à Paris et puis de donner un très large droit de visite adapté à la profession un peu particulière de Melle B pour qu'elle puisse également voir son enfant.

11 h 08


Le Président : Maître Grognard...

Maître Grognard Avocat de Melle B : Monsieur le Président, Madame et Monsieur de la Cour, depuis 2002 Justine est l'objet de procédures à répétitions, nombreuses et qui n'ont pas cessé.

L'argument-massue de Monsieur R, pour venir réclamer devant la Cour, dans des conclusions signifiées à la fin du mois de décembre 2005, et qui modifient une nouvelle fois ses positions, la résidence de Justine à son domicile, est sa stabilité.

Alors permettez-moi de vous rappeler assez rapidement la stabilité de Monsieur R.
En 2002 les parents de Justine se séparent et Monsieur R est à ce moment-là en situation de crise psychique grave avec un comportement problématique, c'est le moins que l'on puisse dire. Face à cette situation le JAF est saisi et confie naturellement Justine à sa maman, et limite les contacts du père avec Justine au Dialogue Familial en attendant les résultats d'une enquête sociale et d'une expertise médico-psychologique.

Des scènes... anormales... auront lieu alors pendant l'exercice du droit de visite de Monsieur R qui, notamment et alors qu'il doit voir l'enfant au Dialogue Familial, procédera purement et simplement à un kidnapping de l'enfant au Dialogue Familial#, partira avec l'enfant du Dialogue Familial, ce qui est petit peu inquiétant sur les modalités de fonctionnement, et l'enfant sera retrouvée par sa famille quand même 48 heures plus tard, ce qui n'était pas la volonté du magistrat. Nous avons alors une période de procédure difficile avec des rapports d'enquête sociale et psychiâtrique du Dr J et nous arrivons à la saisine du JAF en 2004 où Monsieur R demande la résidence de l'enfant à son domicile, subsidiairement que l'enfant soit confiée à une famille d'accueil, et c'est simplement ce qui est écrit dans la saisine du JAF, vous verrez dans le l'ordonnance que je vous ai soumise aujourd'hui que à l'audience il a modifié sa position *

Ce garçon à l'instabilité complète, vous le verrez à la page 2 de l'ordonnance : "à l'audience Monsieur R a déclaré renoncer au bénéfice de ses écritures tendant au rejet de l'enquête sociale et au placement de Justine dans une famille d'accueil" puis, 2 lignes plus loin : "renonçant au droit du week-end, il sollicite en compensation la totalité des petites vacances"

Et ça, c'est la personne dont on vous dit il va apporter une stabilité à Justine que la mère n'est pas capable de lui donner.

Et devant la cour, je sais bien que nous avons maintenant des conclusions récapitulatives,
mais si vous reprenez les écritures, vous verrez que la position change et vous verrez que c'est à la fin du mois de décembre que la position actuelle est adoptée. Ce caractère absolument instable de Monsieur R qui est inscrit dans son être le plus profond, pose un véritable problème pour l'enfant. Monsieur R avec une... une innocence... un peu surprenante vous produit dans les pièces un constat d'huissier qu'il a fait établir concernant un appel téléphonique de Justine Et vous verrez que Justine en pleurs se plaint à son père de ne pas le voir, d'avoir été encore déçue, parce qu'il n'est pas venu à son droit de visite qu'il lui été accordé sans prévenir, et elle lui téléphone, à son père, pour lui dire "je te vois pas... je te vois pas. Je suis malheureuse**" et elle pleure. Eh bien, Monsieur R fait constater par huissier l'appel téléphonique de sa fille et produit ce constat, en disant "c'est la preuve que Justine est malheureuse". Mais bien sûr Justine qui était âgée de 5 ans à l'époque, est malheureuse d'être traitée comme ça par son père, elle est malheureuse de l'incapacité de ce père à avoir un minimum de stabilité lui permettant d'exercer normalement ses droits. Alors, mon confrère a parfaitement compris cette problématique, et cette difficulté, et a dit à Monsieur R : "montrez moi que vous exercez régulièrement votre droit de visite". Et Monsieur R avec la même innocence... permettez moi d'utiliser ce mot modéré... a produit un certain nombre de billets de train, pour démontrer qui respectait son droit. On pouvait prendre pour argent comptant les billets de train. On a quand même vérifié, avec Melle B, les dates. Alors, il a utilisé des billets de train de 2002, notamment, il y a les dates, pour dire qu'il était venu en 2004 ou 2005, ce n'est pas sérieux... Il produit des billets de train en milieu de semaine alors que Justine est à l'école et qu'il n' a pas de droit de visite en milieu de semaine. Ce n'est pas sérieux...

J'ai repris, mais je n'en ferais pas lecture devant la Cour, vous verrez dans mes cotes, exactement les constats de Monsieur R devant le juge, et vous verrez que comme il l'a déclaré devant le juge il a estimé que les voyages étaient trop fatigants pour lui en un seul week-end, et il n'a pas exercé son droit de week-end jusqu'au mois de mai 2005. Depuis le mois de mai 2005, et l'appel téléphonique de Justine enregistré par huissier, il exerce son droit de visite tout à fait...

C'est extrêmement déconcertant pour tout le monde d'avoir un père qui a un droit reconnu et qui ne l'exerce pas, et qui vient ensuite dire, il faut me transférer totalement la résidence de Justine Même si je peux dire à Melle B--- de ne pas trop s'inquiéter, c'est tout de même une demande que nous avons faite judiciairement qui entraîne une instabilité dans les relations familiales qui est absolument insupportable, et pour l'équilibre de Justine

Alors, on vous dit... comme quelque chose d'acquis, que les deux parents sont également capables d'élever Justine et de lui apporter tous les éléments dont elle a besoin.

Le rapport d'enquête sociale de Mme DEBORD est du 12 août 2004, 18 mois !... à l'heure actuelle, il était tout récent lorsque nous avons plaidé devant le juge aux affaires familiales. Et il est indiqué en ce qui concerne les deux parents, ceci, j'ai deux phrases simplement à lire : "Melle B s'organise favorablement pour l'enfant, Justine a ses repères chez sa mère, la mère mène une vie normale avec les exigences professionnelles qui sont les siennes". En ce qui concerne le père, "Malgré les difficultés avec le père, l'enfant a un équilibre dont la mère ne peut être qu'à l'origine","L'enfant est bien suivi". Chez le père : "les conditions matérielles sont difficiles, il a besoin d'une aide psychologique pour faire le point sur ses difficultés personnelles sûrement antérieures à la séparation et ne pas toujours accuser les autres de manière incessantes. De par sa personnalité, il a des facilités à convaincre et l'enfant ne peut que ressentir un sentiment d'insécurité face à un discours sans aucune nuance. Comme l'a entrepris la mère, il a un travail thérapeutique à faire sur lui-même pour comprendre le mal être caché derrière ses réactions d'impulsivité"... ça me semble être assez clair !...

Quant aux conclusions du rapport de Mr le Dr J---, elles sont les suivantes : "l'examen de Monsieur R révèle une structure de personnalité hystérique fragile, au narcissisme défaillant, masquée derrière des mécanismes de défense projectifs avec hypertrophie du Moi, domination et égocentrisme"...
M. le Dr J--- estime que Monsieur R a des difficultés de comportement. Je pense que tout le dossier le montre.

Alors juste quelques mots sur l'argument-massue de l'adversaire qui est de dire Melle B est soprano, elle chante dans plusieurs ensembles de musique ancienne, et elle se déplace pour son activité professionnelle, c'est inacceptable pour l'enfant.

Il y a, un : le problème du passeport. Je crois que la Cour a naturellement d'elle même compris la situation. Melle B, c'est vrai, se déplace, à un moment au mois d'août elle doit changer de passeport, elle change de passeport, elle donne le vieux passeport***, elle a un nouveau passeport, il n'y a rien de nouveau on est tous logés à la même enseigne, sans aucune difficulté ! (l'avocat s'excite) On nous fait la sommation de communiquer le passeport, on communique le passeport actuel, on ne va pas communiquer un passeport dont on ne sert plus, bon... il faut être sérieux !!!

Bon, je communique les contrats et les programme des concerts de Melle B. Elle n'est jamais allée au Japon ! (l'avocat s'excite) C'est... c'est quand même inquiétant sur l'état actuel de Monsieur R... On nous a dit tout à l'heure qu'elle allait plusieurs fois au Japon, bon. Elle n'a jamais mis les pieds au Japon ! Jamais... Alors ça fait partie des... Elle est allée une fois en Amérique du sud, c'est parfaitement exact, et vous verrez sur ce point, pour prouver l'instabilité de ce garçon, qu'il avait saisi les autorités judiciaires, à la suite du départ de Melle B en Amérique du sud dans le cadre de son métier, et puis qu'ensuite il a écrit en disant "je me suis trompé, j'ai fait un signalement sur la base d'éléments erronés, bon finalement les attouchements sexuels c'était tout simplement des gens de l'école qui étaient chargés de l'hygiène, c'est pas vrai il n'y a rien d'extraordinaire dans tout ça et j'abandonne mes accusations****". N'empêche que des accusations ont été faites, Melle B a été naturellement entendue sur ce point c'est tout, la machine judiciaire s'est mise en marche sur une accusation absolument infondée, et puis il écrit quelque part après "eh non, c'est pas vrai". Il n'a pas la conscience de la gravité de ce qu'il fait, il réagit de façon totalement impulsive et non contrôlée, et c'est extrêmement inquiétant si on voulait lui confier l'enfant.

Alors quelle est la réalité de la vie de Melle B, elle fait l'impasse sur son activité artistique. Elles a des concerts qui ne sont pas aussi nombreux que mon confrère vous le dit. Elle a des répétitions, vous verrez le programme qui est annexé dans mes cotes, j'ai communiqué ces éléments, et je vous ai montré comment elle s'occupait de Justine. C'est à dire que quand elle partie par exemple à Lille pour après un concert et des répétitions avant, eh bien elle est partie avec Justine, elle a donné à Justine des activités extrêmement agréable sur Lille avec des activités ludiques d'enfant, enfin bon elle s'en occupe naturellement quand c'est fatigant pour Justine parce que le départ était sur 24 heures naturellement Justine reste chez elle avec une jeune fille qui la garde. Il y en a eu une pendant 18 mois, une pendant un an, il y a eu une jeune fille au pair qui n'a pas donné satisfaction et qui a été remplacée immédiatement ! bon, voilà la situation réelle, alors vous avez... En plus, il faut voir comment les choses se comportent... Vous avez une attestation d'une des jeunes filles au pair qui vient vous dire comment Monsieur R a obtenu de sa part une signature sur un document pré-imprimé, sur les conditions de vie de Justine elle vous explique ça dans une attestation qui est à mon dossier, ce n'est pas très élégant, ce ne sont pas des pratiques tout à fait... de personne équilibrée, et je pense que le dossier est suffisamment...

Je n'ai pas entendu mon confrère en ce qui concerne la demande que j'ai formulée au titre de la contribution à Monsieur R à l'entretien de sa fille, j'ai demandé une somme de 150 €, aujourd'hui Monsieur R a une situation, il nous l'a indiquée, il est normal qu'il participe à l'entretien de sa fille ce qu'il n'a pas fait jusqu'à présent, ça me semble justifié.

Alors, je demande, en ce qui me concerne, la confirmation pure et simple de l'ordonnance qui a été rendue, le maintien naturellement du droit de visite de Monsieur R sur cette enfant à un week-end par mois tel que cela a été fixé et les vacances tel que cela a été prévu, seule modification demandée par Melle B aujourd'hui c'est le problème de pension, de contribution.

Le Président de la Cour : Bien !... Vous n'avez pas soulevé le problème de l'irrecevabilité de l'appel, mais on peut effectivement se poser la question de savoir : mais alors pourquoi Monsieur R a-t-il fait appel de cette décision... il a semble-t-il renoncé à sa demande de transfert de résidence en première instance, et aujourd'hui il vient demander la résidence de l'enfant...

Maître Grognard : J'ai même demandé...

Le Président de la Cour : ... donc on a un peu de mal à comprendre pourquoi il fait appel d'une décision qui, en en gros, maintenait le droit qui lui avait été accordée par cette même Cour.

Maître Grognard : à l'époque on avait un sentiment d'apaisement... de la situation... à l'époque on avait un véritable sentiment d'apaisement... à l'audience, il est arrivé avec une volonté d'apaisement, et il a indiqué néanmoins qu'il renonçait même à l'exercice du droit de visite

Le Président de la Cour : Oui et que le juge a maintenu...

Maître Grognard : Et que le juge a maintenu, en disant "ben, si vous pouvez le faire, faites- le !" mais... c'est comme ça... c'est comme ça depuis le début, alors...


Fin de l'audience





(1) le prénom de l'enfant a été modifié.

# En fait emmenée consulter un médecin et soignée, car amenée fiévreuse au Dialogue Familial par sa grand-mère sans m'informer

* à ce moment l'avocat répète une invention pure du premier juge,
qui convient à la défense adverse, comme par hasard : nous demandions au contraire l'invalidation de ce rapport truqué...

** à ce moment l'avocat ment, et fait dire à l'enfant ce qu'elle n'a pas dit sur le constat d'huissier, comptant sur la fainéantise supposée des juges à aller voir vraiment le fond et le détail d'un dossier.

*** double mensonge puisque c'est en fait un nouveau passeport -vierge- qui a été donné, faisant foi de tout.
**** invention pure de l'avocat